Enjeux

La nécessité de développer des soins de santé primaires de qualité a été formulée il y a longtemps par l’OMS, à l’occasion de la déclaration d’Alma-Ata.

Depuis, le contexte a évolué, et les inégalités sociales et de santé n’ont cessé de s’aggraver. En 2008, la même OMS lançait un nouvel appel : « les soins de santé primaires, aujourd’hui, plus que jamais » [1]. 2008 ! Juste avant que la crise financière ne creuse encore le fossé dont parlait un autre rapport de l’OMS [2].

La réduction des inégalités est l’enjeu majeur de la santé, au niveau mondial. Dire ça, c’est affirmer que les acteurs de la santé doivent faire des ponts, dans l’ensemble du champ social, avec les porteurs d’alternatives au système dans lequel ces inégalités se développent.

C’est aussi affirmer que les enjeux sont internationaux, et que la collaboration doit se développer au niveau de réseaux qui transcendent les cadres des états.

Sur le terrain belge, les pratiques de soin ont évolué. Un certain nombre de tabous sont tombés concernant leurs modes d’organisation. Ce mouvement s’accélère, et il est temps de faire le point sur le cadre dans lequel des soins de qualité peuvent être proposés.

La pénurie de soignants, qui va s’accentuer, touche principalement la 1ère ligne. Mais elle s’inscrit dans le contexte général d’une crise profonde de la médecine générale, et peut-être de la relation d’aide en général. Comme souvent, cette crise peut être vue comme une opportunité pour avancer. Les métiers changent, leur articulation prend de l’importance et devient complexe, les besoins et la demande évoluent.

L’étude des besoins et de la demande, c’est un des moyens de prendre en compte les patients et citoyens. Mais le rapport entre eux et les soignants a lui aussi évolué, et il est temps d’en prendre la mesure. Pour que les uns et les autres ne se replient pas sur des positions de principes dans des relations stériles, il faut organiser le cadre de la co-construction du lien.