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Recommandations d’Adélaïde : Politiques pour la santé

avril 1988
2008

Les politiques pour la santé

Les politiques pour la santé se caractérisent par le souci explicite de garantir la santé et l’équité dans tous les domaines politiques et par l’obligation de rendre compte des retombées, sur le plan de la santé, des décisions prises dans les divers secteurs. Leur but principal est d’instaurer un environnement propice qui permette à chacun de mener une vie saine. Ces politiques rendent possibles, voire facilitent, les choix des citoyens en faveur de la santé. Elles font en sorte que l’environnement social et physique renforce la santé. Dans cette optique, les secteurs publics responsables de l’agriculture, du commerce, de l’éducation, de l’industrie et des communications doivent tenir compte du rôle essentiel de la santé lorsqu’ils formulent leurs grandes orientations. Ils doivent aussi être tenus pour responsables des conséquences de leurs décisions politiques sur la santé et accorder la même attention à la santé qu’aux problèmes économiques.

Par les soins de santé

Les politiques pour la santé se proposent de relever les défis que pose, pour la santé, un monde de plus en plus dynamique et en pleine mutation technologique, avec ses interactions écologiques complexes et ses interdépendances internationales croissantes. Ces défis ont des conséquences que les systèmes de soins de santé, tels qu’ils sont aujourd’hui et tels qu’ils seront pour la plupart encore demain, ne peuvent assumer. Des efforts de promotion de la santé s’imposent et cela implique une approche intégrée à l’égard du développement économique et social, rétablissant les liens entre réforme sanitaire et réforme sociale, principe fondamental vers lequel tendent les politiques de l’Organisation mondiale de la santé depuis dix ans.

Mise en place d’environnements favorables

Bien des gens vivent et travaillent dans des conditions préjudiciables à leur santé et sont exposés à des produits dangereux. Or, ces problèmes débordent souvent les frontières nationales. La gestion de l’environnement doit permettre de protéger la santé des hommes des effets délétères, directs ou indirects, des facteurs biologiques, chimiques et physiques et prendre en compte le fait que l’être humain fait partie d’un écosystème complexe. Les ressources naturelles extrêmement diverses mais limitées qui sont source de croissance sont essentielles à la survie, à la santé et au bien-être de l’humanité. Seul un environnement favorable à la conservation des ressources, grâce à des stratégies écologiques mondiales, régionales et locales, permettra d’appliquer des politiques pour la santé. L’engagement des pouvoirs publics à tous les niveaux est une nécessité. Des efforts intersectoriels coordonnés s’imposent pour que la santé soit considérée comme un préalable essentiel au développement industriel et agricole. Au niveau international, l’Organisation mondiale de la santé doit jouer un rôle de premier plan pour faire accepter ces principes et appuyer l’idée d’un développement durable.

La conférence demande, à titre prioritaire, que les mouvements en faveur de la santé publique et de l’écologie s’associent pour mettre au point des stratégies de développement socio-économique et de conservation des ressources limitées dont dispose la planète.

Défis pour l’avenir

1. La répartition équitable des ressources même dans des situations économiques défavorables pose un défi à toutes les nations.

2. La santé pour tous ne deviendra réalité que si l’instauration et la préservation de conditions de vie et de travail favorables à la santé deviennent une préoccupation centrale de tous les hommes politiques. Le travail sous tous ses aspects — travail de soins, possibilités d’emploi, qualité de la vie professionnelle — a d’immenses répercussions sur la santé et le bien-être des individus. Il faut donc étudier l’impact du travail sur la santé et l’équité.

3. Encourager la collaboration (ou forger des partenariats) pour la paix, les droits de l’homme et la justice sociale, l’écologie et un développement durable dans le monde est le défi le plus essentiel que doivent relever les nations et les institutions internationales dans des politiques favorables à la santé.

4. Dans presque tous les pays, les responsabilités en matière de santé incombent à des organismes situés à des niveaux politiques différents. Dans l’intérêt de l’amélioration de la santé, il est souhaitable de trouver de nouvelles modalités de collaboration à chaque niveau et entre ces niveaux. 5. Les politiques pour la santé doivent veiller à ce que les progrès de la technologie médico-sanitaire soient un moteur et non pas un frein au progrès qui doit conduire à l’équité.

La conférence recommande vivement que l’Organisation mondiale de la santé poursuive, avec dynamisme, l’action de promotion de la santé fondée sur les cinq stratégies énoncées dans la charte d’Ottawa. Elle invite instamment l’Organisation mondiale de la santé à développer cette initiative dans toutes ses régions, comme faisant partie intégrante de son activité. L’appui aux pays en développement est au coeur de ce processus.

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