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Une petite victoire pour le modèle kiwi en Belgique

3 mai 2010
Van Duppen Dirk

médecin, médecine pour le peuple

Le prix de l’antidouleur paracétamol a diminué de moitié depuis le 1er avril grâce à l’application de la technique du modèle kiwi. Les patients souffrant de douleurs chroniques ne devront plus payer qu’un dixième voire un vingtième du prix antérieur.

Une petite victoire obtenue après une action de la Plate-forme d’action santé et solidarité.


Le paracétamol est le médicament le plus utilisé et le meilleur moyen pour diminuer la douleur et la fièvre. Chez nous, il est plus connu sous la marque Dafalgan®. En Belgique, environ 18 millions de doses de paracétamol sont vendues chaque année.

Le 21 avril 2007, Médecine pour le Peuple et d’autres associations, notamment des mutualités chrétiennes, se sont rendus avec sept bus de patients souffrant de douleurs chroniques dans la commune frontalière de Hulst (Pays-Bas) pour acheter du Dafalgan®. L’idée était d’attirer l’attention sur le fait que pour le prix d’une dose de Dafalgan® en Belgique, on pouvait en acheter six dans une pharmacie ou dans un supermarché au Pays-Bas. Pourquoi ? Parce que les chaînes de supermarchés ou les pharmacies, achètent le paracétamol via des offres publiques d’achat. Le 30 janvier 2008 une nouvelle manifestation a eu lieu pour la même demande, organisée par la Plate-forme d’action santé et solidarité. Cette fois il y avait un bus de patients de Liège à la commune frontalière de Eysden (Pays-Bas) pour acheter du Dafalgan®.

Les organisateurs de cette action ne souhaitaient pas que le paracétamol soit vendu dans les supermarchés. Cela reste un médicament qui doit être vendu en pharmacie, mais pas aux prix abusifs que nous connaissons actuellement. La manifestation appelait les autorités à recourir à des adjudications publiques ou d’autres techniques du modèle kiwi pour faire baisser le prix du paracétamol en Belgique. Car les patients souffrant de maladies chroniques avec un traitement avec ce médicament de premier choix doivent parfois sortir jusqu’à 30 euros par mois de leur poche.

La commission des remboursements des médicaments de l’INAMI, en particulier ses représentants des mutualités chrétiennes, a repris cette revendication à cœur et a commencé des négociations avec les firmes pharmaceutiques pour faire sérieusement diminuer le prix en échange du remboursement de ces antidouleurs. Il ont utilisé une technique du modèle kiwi : réussir à diminuer le prix par le pouvoir d’achat commun du système de remboursement de l’assurance maladie.

La firme Mylan a répondu à l’offre et a diminué en une fois le prix du paracétamol de moitié. Une dose de 100 tablettes de 500 mg coûte encore 7,85 euros. Pour comparer : 100 tablettes de Dafalgan® coûtent 14,76 euros.

Les patients de douleurs chroniques (douleurs dues à un cancer, douleurs consécutives à de l’arthrite ou de l’arthrose, douleurs de nerfs, scléroses multiples, certaines douleurs musculaires, douleurs après une opération chirurgicale et fibromyalgie) peuvent obtenir 75% (pour les assurés ordinaires) ou 85% (pour les assurés qui ont droit à un remboursement plus élevé) de remboursement sur simple demande au médecin conseil via leur médecin de famille. Ils payent donc encore respectivement 1,29 euro ou 0,77 euro par dose. La réglementation est entrée en vigueur le 1er avril.

Plus d’infos :

Dirk Van Duppen

0473 56 21 06

dirk.vanduppen@gvhv.be