Vincent Lindon, président du jury, ouvrait le Festival de Cannes avec ces mots : « La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre. Elle en sera le vestige ». Sa sensibilité à la dimension politique de la culture est salutaire. Il ajoute : « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? »
L’acteur a joué dans plusieurs films qui traitent des violences subies aujourd’hui dans le monde du travail, En guerre et La loi du marché. La thématique de la souffrance au travail structure le programme des activités de l’éducation permanente de notre fédération cette année et certainement l’année prochaine encore. Dernièrement, un collectif de citoyennes et citoyens ayant traversé l’épreuve du burn-out s’est rapproché de notre mouvement avec une pièce de théâtre-action dénommée Brûlés de l’intérieur, c’est un franc succès. La création culturelle permet de tisser des liens qui font sens, permet de s’émanciper de certaines souffrances à travers l’expérience collective qu’elle stimule, permet de sensibiliser l’autre qui ne sait pas ce que c’est, mais qui vit lui aussi dans cette société hyper productiviste et court-termiste où le manque de temps pour tout mène à l’épuisement.
Le rapport entre la culture, la santé et le social est au cœur du congrès que la Fédération organise en ce mois de juin, l’accessibilité et la solidarité en étant les fils conducteurs. Le dossier de ce numéro de Santé conjuguée y est pleinement consacré, réunissant les traces, le terreau et le prolongement des interventions des participants. Une belle œuvre collective riche de sa pluralité qui, nous l’espérons, participera à réveiller les consciences et bousculer les indifférences.
Tous les trois mois, un dossier thématique et des pages « actualités » consacrés à des questions de politique de santé et d’éthique, à des analyses, débats, interviews, récits d’expériences...