"Depuis plusieurs années, un sous-financement provoque la dégradation de notre système de soin. La dynamique libérale fragilise le secteur de la santé et déforce notre sécurité sociale !", ce samedi 29 mai, nous étions 3000, soignant.e.s et soigné.e.s., de tous secteurs, dans la rue à le dire et à demander un meilleur accès aux soins et à la santé.
Retrouvez ci-dessous le texte lu en début de manifestation par Fanny Dubois, secrétaire générale de la Fédération des maisons médicales : « Vivre mieux, s’aimer mieux, débattre mieux, travailler mieux, soigner mieux... Est-ce si radical ? »
« Vivre mieux, s’aimer mieux, débattre mieux, travailler mieux, soigner mieux... Est-ce si radical ? »
Le mouvement des maisons médicales est né dans la radicalité et sur le terrain dans les années 70-80. Quelques groupes de soignants assumaient alors leur conflictualité face à un corps médical libéral. Alors qu’il ne fait que croitre par sa base, ce mouvement est aujourd’hui encore considéré comme l’empêcheur de tourner en rond du système de santé. Il ne fait pourtant finalement que son job, à savoir :
Développer une proximité avec les citoyens et citoyennes patients plutôt que de les considérer comme des numéros qu’on traite à la chaine.
Défendre des principes de prévention et de promotion à la santé plutôt que de gestion des maladies.
Travailler en multidisciplinarité, en savoirs partagés plutôt que de manière isolée.
Prendre en charge la personne dans sa globalité plutôt que comme une somme d’organes biologiques.
Susciter chez les patient-e-s l’esprit critique qui les aide à gagner en autonomie et en pouvoir d’agir plutôt que les transformer en êtres passifs.La Santé en lutte est un mouvement spontané émanant de combats menés concrètement sur le terrain qui assume sa radicalité. Elle bouscule les lignes des pouvoirs en place : le pouvoir du marché, le pouvoir partisan, le pouvoir des institutions (en ce compris celles qui historiquement ont participé à créer la sécurité sociale).
C’est à travers cette conflictualité que nous arriverons à regagner en pouvoir d’agir et en démocratie, à combattre les logiques néolibérales du chacun pour soi et les logiques d’extrême droite du tous contre les autres.
Est-ce si radical que de vouloir réduire les suppléments d’honoraire hospitaliers pour augmenter la solidarité en santé ?
Est-ce si radical que de défendre l’idée qu’il est immoral de faire de l’argent sur nos vieux en cotant les maisons de repos en bourse ?
Est-ce si radical de demander à ce que les soignantes et les soignants, ceux-là mêmes qu’on applaudissait tous les soirs à 20h, puissent travailler dans des conditions de vie dignes pour eux, elles et leurs patients ?
Est-ce si radical de demander la levée des brevets de l’industrie pharmaceutique pour que l’ensemble des citoyens et citoyennes de la planète puissent avoir accès au vaccin ?
Est-ce si radical que de demander un traitement égalitaire en santé entre les riches et les pauvres, entre les hommes et les femmes et les LGBTQIA + et les personnes handicapées, entre les origines ethniques et culturelles ?Ce sont des principes logiques de santé publique qui permettraient à l’ensemble de l’humanité de vivre mieux, de s’aimer mieux, de débattre mieux, de travailler mieux, de soigner mieux. Alors s’il faut assumer la conflictualité et la radicalité pour y arriver, je suis fière d’être partenaire de la Santé en lutte.
Pour en savoir plus sur les revendications portées le 25 mai, vous pouvez lire l’appel européen sur le site de la Santé en Lutte et cette page sur le site de la Fédération.