En dix ans d’existence, la patientèle, les locaux et surtout l’équipe de notre maison médicale ont beaucoup évolués. Il nous est donc apparu nécessaire de réamorcer une réflexion plus globale de notre projet, permettant ainsi d’affiner et de réajuster par la suite nos outils de travail tels que le règlement d’ordre intérieur, la prise en charge des cas palliatifs… Ainsi, nous avons déjà construit une nouvelle charte de travail qui servira de guide ou de base à nos réflexions futures.
Lors d’un travail préparatoire, nous avons repris toutes les valeurs auxquelles nous adhérions afin de les redéfinir. Certaines, telles que la solidarité ou l’accessibilité aux soins, ne nous ont pas trop posé de problèmes. Mais la notion d’autogestion et celle de hiérarchie qu’elle sous- tend nous a laissé plus perplexes.
Car, même si la définition littérale est généralement bien connue (gestion par soi-même), on ne se rend pas toujours bien compte de tout ce qu’elle implique en terme de gestion de l’asbl et de relations professionnelles. En effet, il n’est pas toujours aisé d’être à la fois employeur et employé et donc de confronter son intérêt personnel (évidemment différent pour chaque travailleur) et celui de la structure sans tomber dans les écueils de l’autogestion : clans, luttes de pouvoir, querelles liées au statut des travailleurs ou à la différenciation salariale par exemple.
Pour toutes ces raisons, nous avons décidé, d’un commun accord, de tous participer aux cessions de formation de décembre dernier (ndlr : la Fédération des maisons médicales a organisé deux matinées de formation à l’autogestion en décembre 2007).
Il ne s’agissait pas pour nous d’avoir une recette de la « bonne autogestion » mais d’avoir un point de départ identique sur ce principe fondateur de notre structure. Le but ultime étant d’adapter au mieux ce grand principe aux spécificités de notre petite structure et d’éviter à l’avenir les impasses en repartant sur des bases plus solides.
Tout l’intérêt a été aussi de confronter notre vision et notre pratique de l’autogestion à celle des autres maisons médicales présentes. Quel soulagement ! Les problèmes quotidiens que nous rencontrons ne sont pas uniques ! Nous ne sommes pas incompétents et tous nos efforts ne sont pas vains, la remise en question de notre pratique autogestionnaire en est la preuve…
Maintenant que le premier pas a été franchi, à nous de poursuivre notre cheminement et de prouver que la pluridisciplinarité n’est pas seulement une addition de compétences évoluant en parallèle mais interagissant entre elles, permettant ainsi un enrichissement mutuel et constant. .
Tous les trois mois, un dossier thématique et des pages « actualités » consacrés à des questions de politique de santé et d’éthique, à des analyses, débats, interviews, récits d’expériences...