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POLITIQUE

Un réseau pour l’égalité


31 décembre 2014, Christian Legrève

animateur au Centre Franco Basaglia. De janvier 2005 à mars 2018, responsable du service éducation permanente de la Fédération des maisons médicales

La traduction française du dernier ouvrage de Kate Pickett et Richard Wilkinson [1] en 2013 a fourni l’occasion d’un partenariat nouveau entre le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, le centre local de promotion de la santé ( CLPS ) en province de Namur, et la Fédération des maisons médicales. Regards sur la construction de ce partenariat et sur la richesse de l’étude épidémiologique qui l’a nourri.


Le travail de l’équipe coordonnée par Kate Pickett et Richard Wilkinson est un déclencheur. La solidité, la masse et la richesse des données analysées, la rigueur et la pertinence de la démarche, la clarté du propos et le charisme tranquille de Richard Wilkinson provoquent des prises de conscience décisives un peu partout dans le monde depuis plusieurs années.

Méta-analyse

L’équipe de recherche en épidémiologie a rassemblé d’énormes quantités de données existantes, collectées dans de nombreuses études sélectionnées pour leur rigueur méthodologique et portant, d’une part sur la qualité de vie des populations, d’autre part sur le niveau des inégalités de revenu.

La première observation, déjà faite par Tim Jakson, notamment, est que, à partir d’un certain niveau, l’augmentation de la richesse dans un pays ( mesurée par la croissance du produit intérieur brut, par exemple ) n’améliore plus la qualité de vie des populations. « Au fur et à mesure que les niveaux de vie augmentent et que les pays s’enrichissent, le lien entre croissance économique et espérance de vie s’atténue. Il finit par disparaître entièrement et la courbe ascendante devient horizontale. En d’autres termes, dans les pays riches, augmenter la richesse ne se traduit par aucun gain supplémentaire en matière d’espérance de vie ». Dans les pays riches, on est au bout de ce que la croissance peut apporter aux gens.

En fonction de ses hypothèses de départ, l’équipe de recherche a concentré ses observations sur les pays riches afin de déterminer quelle autre cause que la richesse moyenne pourrait expliquer les différences de qualité de vie entre pays. En pratique, ils sont partis de la liste des cinquante pays les plus riches du monde selon des données de la Banque mondiale concernant 2002. Ils ont écarté ceux dont la population est inférieure à trois millions de personnes pour exclure les paradis fiscaux, et ceux qui ne fournissent pas de données comparables en matière d’inégalité de revenus, comme l’Islande. Ils ont ainsi obtenu une liste de 23 pays riches.

Les données disponibles sur l’état de santé ont permis aux chercheurs d’établir un indice synthétique des problèmes sanitaires et sociaux basé sur 10 indicateurs : niveau de confiance, maladie mentale ( y compris addiction à la drogue et à l’alcool ), espérance de vie, mortalité infantile, obésité, réussite scolaire des enfants, maternité précoce, homicides, taux d’incarcération, mobilité sociale, et auto-évaluation de l’état de santé. Cet indice permet de comparer globalement la qualité de vie dans les différents contextes.

Une partie des études permet d’établir des comparaisons entre les différents états des Etats-Unis. Dans ce dernier contexte, l’indice synthétique ne comporte que neuf indicateurs, la mobilité sociale n’étant pas disponible pour les États américains, et l’inégalité de revenus est mesurée par l’indice de GINI [2] sur base des revenus des ménages fournis par le bureau du recensement américain ; pour le contexte international, les chercheurs ont utilisé le rapport entre les revenus des 20 % les plus riches et ceux des 20 % les plus pauvres, selon les données du programme des Nations-Unies pour le développement.

On le sait depuis longtemps, et les travaux de Michael Marmot ( 2009 ) l’ont confirmé en 2009 : plus on est pauvre, moins on est en bonne santé. C’est un phénomène mondial, constaté dans les pays à revenu faible ou intermédiaire comme dans ceux à revenu élevé. Sur chaque marche de l’échelle sociale, on a, en moyenne, une santé moins bonne que les personnes de la catégorie supérieure. Tout le long de l’échelle. « Ainsi, si l’on examine les taux de mortalité des moins de cinq ans selon la richesse des ménages, on constate qu’il existe un lien entre la situation socio-économique et la santé. Plus le ménage est pauvre, plus la mortalité avant cinq ans est élevée ; dans les ménages appartenant au deuxième quintile le plus riche, le taux de mortalité des moins de cinq ans est plus élevé que dans ceux appartenant au premier quintile. C’est ce qu’on appelle le gradient social en santé. » [3].

Mais les travaux de Richard Wilkinson apportent un élément nouveau, et la conclusion est indiscutable, tant quand on compare les pays riches entre eux, que quand il s’agit des états des Etats-Unis. Le gradient social compare le niveau de santé entre catégories sociales d’une même société. Mais le niveau des inégalités de revenus dans la société occasionne des différences de qualité de vie entre classes socio-économiques égales dans des contextes différents. On peut dire, et c’est le titre du bouquin en français, que « l’égalité est meilleure pour tous ». Que les riches aussi vivent mieux dans des contextes où les inégalités sont moins grandes.

Une occasion réussie et ratée

En Belgique, la sortie, fin 2013, de la traduction française du dernier ouvrage de Kate Pickett et Richard Wilkinson [4] a fourni l’occasion d’un partenariat nouveau entre le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, le centre local de promotion de la santé en province de Namur, et la Fédération des maisons médicales.

Les trois associations qui se côtoient depuis longtemps ont déjà eu l’occasion d’échanger, et ont décidé de s’associer pour organiser un évènement autour de la venue de Richard Wilkinson pour la promotion de l’édition française.

Plutôt que d’inviter R. Wilkinson à une simple conférence, comme il en donne des dizaines à travers le monde chaque année, nous avons voulu initier un espace de rencontre entre la parole citoyenne, le savoir expert et le discours politique sur la question des inégalités sociales. Nous avons donc donné à sa venue à Namur en novembre 2013 une forme particulière, que nous avons appelé forum citoyen. Nous voulions permettre à Richard Wilkinson de prendre connaissance de ce que son travail a provoqué chez des citoyens, militants du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, usagers des maisons médicales et travailleurs du secteur de la promotion de la santé. Avec le recul, je pense pouvoir dire aujourd’hui que chacune de ces interventions, pleines de sens, a été à la fois une réussite et un échec.

La conférence elle-même, en tant qu’évènement, a été un succès. Trois cent personnes étaient présentes, et le public mêlait responsables politiques à tous les niveaux, élus, cadres des administrations, des associations et des mutuelles, professionnels et citoyens militants.

La première intervention a été celle du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Un groupe de parole au sein du Réseau a fait émerger des témoignages face aux inégalités vécues dans la société. A la lecture du livre de Richard Wilkinson, ils ont constaté que leurs propos se rejoignent. Les témoins du vécu ont pris la parole pour rendre compte de ce travail. Ça a été un moment très fort, et on a ensuite entendu Richard Wilkinson exprimer son émotion. Mais on l’a également entendu regretter que sa propre intervention soit nécessaire malgré la force et la pertinence des témoignages. Comme si le témoignage ne suffisait pas. Comme si, tant que les pauvres témoignent, ils ne dérangent rien. Ils tiennent leur place et peuvent servir de faire-valoir du discours politique.

La deuxième intervention était fondée sur des groupes de parole de professionnels au sein du centre local de promotion de la santé. Ces rencontres avaient été très riches, les professionnels confrontés à la pauvreté ayant été impressionnés et mobilisés par le propos de Richard Wilkinson. Par contre, il leur a semblé impossible de prendre eux-mêmes la parole lors de l’évènement. Ils ne s’en sentaient pas le droit, et évoquaient la crainte de réactions de leur hiérarchie. Nous avons décidé de confier à un comédien le soin de construire une intervention sur la base des témoignages. Philippe Vauchel a fait un travail remarquable, plein de force, d’humour et de pertinence qui, lui aussi, a touché Richard Wilkinson.

A la Fédération des maisons médicales, nous avons préparé le forum avec un groupe d’usagers issus des « groupes de pression » que nous mettons sur pied autour des maisons médicales. Des groupes de citoyens qui essaient de partager leur expérience de la rencontre avec le soin et de construire une compréhension critique de notre système de santé. La venue de Richard Wilkinson nous a aidés à donner corps à ce projet. À Bruxelles, Charleroi et Ottignies, des gens ont commencé à se rencontrer. Nous nous sommes ensuite rassemblés pour constituer une sorte de groupe de lecture, et avons formulé des questions et des interpellations à présenter publiquement à Namur. Si tout le travail de préparation a été une rencontre décisive avec le propos de Richard Wilkinson, et a vraiment permis de lancer les « groupes de pression », la prise de parole elle-même n’a pas rendu la force de cette mobilisation, et n’a pas trouvé auprès du public l’écho qu’elle méritait.

Je le disais donc, trois interventions réussies et ratées, où, chaque fois, la possibilité de la parole citoyenne dans le débat public est questionnée.

Le projet d’un réseau

Dès le départ, la conférence était entendue comme un élément déclencheur : « Le point de départ d’un processus de réflexion/analyse visant à influencer des synergies et actions de terrain favorisant la réduction des inégalités sociales dans le champ de la santé ».

Que faire, vraiment de l’évidence des inégalités ? Notre projet, dont la conférence n’était qu’une étape, était de lancer un réseau d’action. Un réseau pour se soutenir, au-delà des institutions et des positions des uns et des autres, dans la volonté de créer les conditions de l’égalité. Les trois associations ne peuvent évidemment pas mettre cette initiative au cœur de leurs missions, ni mettre beaucoup de ressources à son service. C’était donc un pari sur l’enthousiasme, considérable, qu’a suscité le forum du 27 novembre. Le public était nombreux, et nombreux celles et ceux qui nous disaient qu’il était temps de faire, dans notre région, quelque chose du constat de l’accroissement des inégalités. Nous les réinvitons à chaque début de saison à poursuivre ce passionnant projet.

Printemps : le partage du discours. Confrontation à l’action sur le terrain politique.

Bien entendu, nous avions en tête, depuis le début, la concomitance avec la campagne électorale. Et, au sortir du forum du 27 novembre, c’est cette perspective qui mobilisait nombre de participants.

Une cinquantaine de personnes ont répondu à notre invitation le 21 mars. A nouveau, des gens de toutes sortes, ce qui nous réjouit. Mais comment passe-t-on des récits au discours ? Comment construit-on un propos sur le terrain politique entre personnes dont le rapport au politique est aussi différent ? Comment le valide-t-on ? Faut-il faire des propositions politiques, au sens strict ? Comment les faire avancer quand on souhaite rester en-dehors, ou au-delà du jeu institutionnel ?

Toutes ces questions se sont posées dans la préparation de la rencontre, et sont restées à l’œuvre durant la séance. Les échanges dans les tables de conversation ont été, à nouveau, riches et conviviaux. L’attente est énorme, et l’enthousiasme est grand. Mais entre poujadisme, activisme, autoritarisme et défaitisme, la réalisation de cet élan dans le cadre politique est restée éloignée, ambigüe, insaisissable. Et frustrante.

Néanmoins, à l’issue de cette rencontre, le groupe porteur des trois associations a pu formuler une série d’enjeux aux trois niveaux des élections. Des enjeux à suivre dans la mise en place des différentes majorités, et dans un avenir plus lointain, pour créer les conditions de l’égalité.

Eté : le partage de la méthode. Confrontation à la tentative d’autogestion égalitaire du projet

Le 21 juin, une trentaine de personnes étaient présentes pour poursuivre. Le groupe porteur s’était posé beaucoup de questions sur la méthode, et, en particulier, sur sa propre position. Comment garantir un cadre sans confisquer la direction du projet ? Comment assurer la pérennité d’un projet en le menant en laissant la place à chacun-e ? Comment animer un réseau sans le piloter ?

En résumé, comment développer des relations égalitaires dans un réseau tout en garantissant son pilotage, l’animation de ses rencontres, la communication entre les membres et vers l’extérieur ? En particulier quand les personnes qui composent ce réseau ont des positions très différentes dans les lieux où elles évoluent, et en sachant qu’on travaille en-dehors de tout cadre institutionnel.

Le groupe porteur s’est débrouillé comme il pouvait avec son inconfort. Il a élaboré et proposé une structuration des contenus issus de la rencontre précédente en ouvrant la possibilité que cette structuration soit remise en question. Il a prévu un temps pour organiser collectivement la mise en œuvre d’un plan de travail. En somme, une préparation qui, d’une part, permette au groupe de capitaliser ses acquis. Mais, d’autre part, au risque de perdre du temps, ou de tourner en rond, une méthode qui favorise le plus possible l’appropriation des suites.

La rencontre a permis au groupe d’amender à la marge la structuration proposée, et à des participant-e-s, en-dehors du groupe porteur, de prendre en charge une étape décisive de mise au point d’une grille d’observation à utiliser ultérieurement dans le réseau pour qualifier les pratiques au regard du principe d’égalité. Cette grille sera soumise à la validation lors de la prochaine rencontre.

Le groupe porteur reste attentif à ses questions. Le réseau teste, en quelque sorte, des manières de travailler pour lesquelles les références manquent. La suite le 19 septembre.

Le partage du langage

Dans ce réseau, tout repose sur l’échange, et l’échange repose sur le langage. Or, comme le développe David Vercauteren dans Micropolitique des groupes [5], la langue est prise dans une série d’agencements collectifs, sociaux, culturels, économiques, sémantiques. Nous parlons social. Notre parole est à la fois déterminée et déterminante de ces agencements. « Le langage, avant d’être un marqueur syntaxique, est d’abord un marqueur de pouvoir ».

Dès lors, le langage pourrait devenir un écueil dans un réseau pour l’égalité qui rassemble des gens aussi différents que des témoins du vécu du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, des professionnels, des élus, des responsables d’associations ou de services.

La question n’est pas celle du vocabulaire, ou pas seulement. Si on prend en compte cet enjeu du langage, tout le monde peut faire un effort pour utiliser des termes compréhensibles par chacun-e. Mais il est plus difficile de faire place au rapport que chacun entretient avec le langage. Quand on s’échauffe ( et on s’échauffe ! ), il devient difficile de ne pas verser dans ses propres écarts ou habitudes de langage : couper la parole pour les uns, jargonner pour les autres, élever le ton, discourir interminablement, digresser, chercher les mots, changer de sujet, faire des apartés ou soliloquer. Des manières d’être présent-e à ce qui se passe, propres à chacun, pas toutes acceptables selon les canons de la communication en groupe. Et pas toutes favorables à l’égalité.

La tension autour de ces manières de communiquer, parfois palpable, donne pourtant une vraie attention à ce qui se passe, à la vie du groupe. Le fil entre les gens est ténu, puisqu’il n’est pas garanti par une structure dont nous craignons qu’elle n’induise des inégalités. Du coup, on fait attention à ce qu’on se dit, et chacun-e est responsable de la qualité des relations.

Critique radicale

Dans un article de 2009, Denis Colin [6] revient sur la nature même de l’égalité. Se référant à la théorie marxiste qui constitue sa grille de lecture, il critique la position, qui est celle de Richard Wilkinson, qui consiste à se centrer sur l’égalité de revenu. « Le gouvernement des hommes libres, c’est le gouvernement des égaux et l’égalité n’est pas une question de grosseur du portefeuille mais une question de domination : Marx dénonçait ce « communisme grossier » obnubilé par l’égalité des revenus et, inversement, les patrons égalisent volontiers les salaires vers le bas. Dans l’inégalité qui existe entre ouvrier et capitaliste, le problème le plus fondamental n’est pas que le capitaliste gagne beaucoup plus que l’ouvrier ».

Est-ce que tout s’écroule ? Est-ce qu’on laisse tomber l’égalité de revenu comme revendication principale ? Pas sûr ! Mais cette critique, très largement reprise [7] peut nous aider à réfléchir d’une manière dialectique.

Dès le début, on a pu constater une contradiction, y compris dans le Réseau, et jusque dans le groupe porteur. Il y a une réelle illumination dans la rencontre avec Richard Wilkinson, ses vestons de demi-saisons, ses petits pulls confortables, et sa certitude tranquille : « it doesn’t take a revolution ». Au cours du repas qui a suivi la conférence, il enfonçait calmement le clou en expliquant que, pour lui, le moteur du changement, certes radical, à opérer dans nos sociétés inégalitaires ne devait pas être un bouleversement du système économique. Ce n’est pas un révolutionnaire, c’est peu de le dire. Personnellement, je me sens plus proche politiquement de Denis Collin, par exemple, qui se décrit volontiers comme philosophe néo-marxiste. Mais ce sont des points de vue différents. Richard Wilkinson répondait d’ailleurs aux premières questions du forum en disant qu’il n’était pas un politique, qu’il ne lui appartenait pas, sauf comme citoyen individuellement, de prendre position sur les conclusions politiques de ses travaux scientifiques. Qu’il se limite à démontrer, sur une base scientifique solide, que l’extension des inégalités des revenus est en soi un facteur de problèmes sanitaires et sociaux.

Pourtant, dans le réseau, certains ont très vite mis en doute la pertinence de considérer l’inégalité de revenus comme la cause de problèmes.

Mais ça ne manque pas d’intérêt stratégique de porter une revendication égalitariste qui ne se formule pas sur la base idéologique habituelle, et qui parle de l’intérêt pour les plus aisés. Comme Collin le dit plus loin dans son texte « Les classes dirigeantes savent bien le potentiel subversif que garde l’égalitarisme ». Quel qu’en soit le fondement idéologique, je dirais.

Donc, pas de guerre de paroisse ou d’école entre les égalitaristes par principe, par raison, par intérêt, sur les revenus ou sur le statut. Une diversité de positions qui convergent vers le même objectif : plus d’égalité effective. Parce que ce réseau pour l’égalité, c’est une tentative de réaction à l’appel pressant d’un collègue médecin, interviewé à la sortie d’une conférence au 3ème colloque international des programmes locaux et régionaux de santé MONS2008 : « Moi, ce que je voudrais, c’est qu’on arrête de mesurer l’inégalité, et qu’on discute des moyens d’en sortir. On a assez mesuré les inégalités ». On essaye, André, on essaye.

[1Wilkinson R & Pickett K, Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous. Les petits matins/Institut Veblen/ Etopia, 2013.

[2L’indice de GINI mesure la distribution des revenus. Il varie entre 0 - tout le monde a le même revenu - et 1- une seule personne détient la totalité des revenus. En 2011, l’indice de GINI valait 0,26 en Belgique, 0,25 en Wallonie, 0,24 en Flandre et 0,36 à Bruxelles ( 0,30 pour la moyenne de l’Union européenne ).

[4Wilkinson R & Pickett K, Pourquoi l’égalité est meilleure pour tous. Les petits matins/Institut Veblen/ Etopia, 2013.

[5Micropolitiques des groupes, pour une écologie des pratiques collectives ; Les Prairies ordinaires, Collection « Essais » ; Diffusion : Les Belles Lettres ; deuxième édition ; 2011.

[6L’égalité toujours subversive, http://la-sociale.viabloga.com/ news/l-egalite-toujours-subversive. Denis Collin est professeur de philosophie.

[7Russell Jacoby ; « Thomas Piketty ou le pari d’un capitalisme à visage humain » in Le Monde Diplomatique ; août 2014.

Cet article est paru dans la revue:

n° 69 - décembre 2014

Europe et marchandisation des soins - Politiques et résistances

Santé conjuguée

Tous les trois mois, un dossier thématique et des pages « actualités » consacrés à des questions de politique de santé et d’éthique, à des analyses, débats, interviews, récits d’expériences...